En Inuktitut, langue des Inuits, Nunavut, signifie « Notre Terre ». Il recouvre près de 2.1 millions de km², c’est le plus jeune et le plus grand des Territoires du Canada.

Il s’est séparé des immenses Territoires du Nord-Ouest, le 1er avril 1999.

Situation et géographie

Le Nunavut est situé à l’extrémité nord du pays, à l’ouest de la baie d’Hudson, incluant la majeure partie de l’archipel arctique, ainsi que les îles de la baie d’Hudson.

 

  • L’archipel Arctique délimite des chenaux, des détroits, des passages dont celui du Nord-Ouest franchi par Roald Amundsen de 1903 à1906 :
  1. La profondeur des chenaux varie de moins de 200 m à environ 800;
  2. La calotte de glace d’une épaisseur moyenne de 1.6 à 2 m, forme une couche continue en hiver dans l’ensemble de l’archipel, sauf pour plusieurs polynies (zones d’eau libre entourées par la banquise), dont les plus grands se trouvent dans la partie nord de la baie de; ces polynies qui gèlent tardivement et dégèlent tôt, attirent la faune marine et les oiseaux ;
  3. Le réchauffement climatique actuel devient un important enjeu territorial et économique.
  • Sa partie orientale est occupée par des chaînes montagneuses faisant partie de la cordillère arctique s’étendant du nord de l’île d’Ellesmere à la pointe nord du Labrador ; des calottes glaciaires subsistent à des altitudes élevées (îles de Baffin, Devon et Ellesmere).
  • Sa partie sud forme un quadrilatère nommé Four Corners, entrant en rapport avec le Manitoba, la Saskatchewan et les Territoires du Nord-Ouest.
  • Il couvre une superficie avoisinant les 2.1 millions de km2.
  • Il est situé sur le bouclier canadien, avec très peu de sol meuble, reposant sur un substrat rocheux résultant du travail des glaciers de la dernière ère glaciaire, ce qui entraina la mise à nu de la roche, très riche en filons de minerai.
  • Il est parsemé de nombreux lacs et cours d’eau, ces derniers se déversant dans l’Océan Arctique ou la baie d’Hudson.
  • Il n’y a pas d’arbre et la toundra arctique recouvre presque tout le Nunavut ; on y trouve des baies, des lichens, des saules et des herbes dures.

La faune

  1. Il existe dix-neuf espèces de mammifères terrestres, dont le caribou, le bœuf musqué, le renard arctique, le loup, le lemming et le lièvre blanc de l’arctique;
  2. On dénombre soixante-quatre espèces d’oiseaux passant l’été dans les îles, dont six seulement;
  3. Quant aux mers environnantes, elles abritent l’ours polaire, le morse, diverses espèces de phoques et de baleines, notamment le narval et le beluga.
  4. Sur la toundra, il existe des arthropodes et des acariens.

Histoire

L’histoire lointaine

  • Le Nunavut est peuplé continuellement depuis près de 5 000 ans.
  • Les premiers habitants de la région sont les Tuniits (Dorset), venus de Russie en traversant le détroit de Béring (alors une langue de terre), il y a environ 5 000 ans.
  • Ils sont les seuls habitants de cette région, jusqu’à ce que les Thule, ancêtres des Inuits, fassent leur apparition dans la région, il y a 1 000 ans environ.
  • Ils tirent l’essentiel de leur nourriture et de leurs objets de première nécessité de la baleine et commercent avec les Vikings qui leur font découvrir les outils en métal ; certains identifient même l’île de Baffin avec le Helluland des sagas scandinaves.
  • Pour des raisons inconnues, il y a environ 500 ans, les Thule abandonnent le nord de l’Arctique et la chasse à la baleine pour une vie en petits groupes, chassant alors le caribou et le phoque.
  • Les premiers contacts entre Inuits et Européens, mis à part les Vikings, ont lieu avec des Basques et des Portugais chassant la baleine au large de Terre-Neuve et du Labrador, ainsi qu’avec les explorateurs cherchant le Passage du Nord-Ouest.
  • En 1576, Martin Frobisher, à la recherche du Passage du Nord-Ouest, accoste sur l’île de Baffin : c’est le premier contact reconnu comme européen avec les Inuits.
  • Au 17èmesiècle, toujours en quête du Passage du Nord-Ouest, d’autres explorateurs inscrivent leur nom dans l’histoire : Henry Hudson, William Baffin, Robert Bylot.

L’histoire récente

  • Pendant la période de colonisation par les Canadiens, les Inuits ont été contraints à la sédentarisation à l’aide de méthodes coercitives.
  • En 1670, avec la création de la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH), les Européens commencent à exercer une influence sur l’Arctique.
  1. En effet, la CBH met en place un réseau commercial pour s’approvisionner en fourrures et peaux, en échange d’outils et de nourriture.
  2. Le troc entraîne des changements importants dans la culture des: ils ne chassent plus seulement pour leur nourriture, leurs vêtements et autres besoins, mais aussi pour fournir aux étrangers les marchandises que ces derniers recherchent : le commerce traditionnel et les habitudes de migration se modifient profondément ; les Inuits commercent exclusivement avec la CBH et abandonnent leurs migrations saisonnières pour demeurer près des comptoirs de traite.
  3. Cette influence perdurera jusqu’au 20èmesiècle, mais au cours des années 1930, l’effondrement du marché des fourrures privera les Inuits des moyens de maintenir leur mode de vie traditionnel.
  • Pendant et après la Deuxième Guerre mondiale, la situation économique des Inuits commence à être connue.
  1. En 1941, pressé par son opinion publique mais aussi par d’autres nations, le gouvernement canadien met les Inuits sous la tutelle de l’Etat.
  2. Au cours des années 1950, il réinstalle de nombreux Inuits dans des villages centralisés, d’une part pour qu’ils deviennent plus « prospères», et d’autre part pour asseoir la souveraineté du Canada sur l’Arctique en éparpillant la population dans toute la région ; on en vient même à retirer les enfants de leur famille pour les placer dans des pensionnats.
  3. Ces mesures ajoutées à divers programmes sociaux forcent les Inuits à dépendre des autres pour leur subsistance et disloquent les familles.
  4. Par ailleurs, l’exploration des ressources naturelles de l’Arctique s’effectue sans que les Inuits vivant sur ces terres soient consulté; les promoteurs forent des puits et creusent des mines sans considération pour les conséquences environnementales de leurs activités.

Vers la scission des Territoires du Nord-Ouest

  • En 1967 un changement se produit avec l’établissement d’un gouvernement territorial à Yellowknife, mais peu de choses changent en fait pour les Inuits : on continue toujours à vouloir transplanter au nord le style de gouvernement du sud, plutôt que de l’adapter aux besoins et aux conditions de la région.
  • Les premières revendications autochtones
  1. En 1973,« affaires » élèvent au niveau de la conscience nationale le concept de titres fonciers et de droits des Autochtones.
  2. Au début des années 1970, on assiste à la naissance de l’Inuit Tapirisat du Canada (réunion de chefs autochtones) , qui deviendra une force importante dans la quête du Nunavut, proposant la création d’un nouveau Territoire, une nouvelle forme de gouvernement et l’Inuktitut comme langue officielle.
  3. En 1979, pour la première fois, les chefs inuits acceptent de participer aux élections des Territoires du Nord-: une majorité de membres inuits sont élus à l’Assemblée : un comité législatif spécial est créé pour étudier la question de la division des T.N.-O.
  4. En 1982, sur le plan national la Constitution prend une disposition qui protège les revendications des Autochtones, et sur le plan territorial les recommandations faites en 1979 par le comité en charge du projet de division sont mises en œuvre et débouchent sur un référendum approuvant la division des T.N.-: 56 % en faveur de la division pour l’ensemble des T.-N.O., mais 80 % dans l’est de l’Arctique où la population inuite est la plus élevée.
  5. En septembre 1982, l’Assemblée constitutionnelle du Nunavut commence ses travaux.

Les négociations

  1. Elles comprennent des accords sur le rôle des Inuits dans la gestion des réserves fauniques, des autres ressources, des droits off-shore, toutes ressources pour lesquelles les Inuits joueraient un rôle majeur dans le processus décisionnel.
  2. Mais il existe des domaines difficiles, notamment celui d’une frontière entre les T.N.-O. et le: Inuits à l’Est, Dénés et Métis à l’Ouest, avec un chevauchement des communautés dans la partie centrale du territoire.

L’accord sur le Nunavut

  1. En 1990, un accord de principe est trouvé : « Accord sur les revendications territoriales du Nunavut (ARTN) signé en septembre 1992 entre le gouvernement fédéral et la Fédération Tungavik du Nunavut (FTN , faisant l’objet d’un référendum en octobre 1992 qui valide l’accord à 84,7 %.
  2. Le 10 juin 1993, la « Loi concernant l’Accord sur les revendications territoriales du» qui ratifie l’accord, et la « Loi sur le Nunavut » qui crée le nouveau territoire, sont votées.
  • La période comprise entre 1993 et 1999 verra la mise en œuvre de ces deux lois :
  1. Organisation des élections pour élire les dix-neuf membres de la nouvelle Assemblée législative, le 15 février;
  2. Création de ministè;
  3. Formation du;
  4. Désignation, le 26 mars 1999, par le gouvernement fédéral, de la première commissaire du Nunavut

Le 1er avril 1999 est la date de naissance effective du Nunavut.

Démographie

  • En 2009, la population du Nunavut était estimée à 31 556 habitants : c’est le moins peuplé des Territoires.
  • Sa densité est de 0.015 habitants par km² : c’est l’une des plus faibles du monde ; en comparaison, le Groenland qui a la même superficie abrite deux fois plus d’habitants.
  • 40% des habitants a moins de 15 ans.
  • La capitale est Iqaluit (anciennement Frobisher Bay), sur l’île de Baffin ; c’est la plus grande ville du Territoire, avec 6 200 habitants.
  • 11 villes dépassent 1 000 habitants.
  • 26 communautés sont officiellement reconnues.
  • Les Inuits représentent 84 % de la population totale.
  • La population est touchée par des problèmes sociaux importants : chômage pénurie de logements, délinquance, alcoolisme, suicide ; la plupart des habitants souhaitant continuer à parler leur propre langue, l’Inuktitut, ont des difficultés à trouver un emploi, car la langue anglaise est prépondérante sur le marché du travail.

Religion

  • Eglise anglicane du Canada : 58 %,
  • Eglise catholique romaine : 23 %.

Langues officielles et maternelles

  • Inuktitut : 69.5 %
  • Anglais : 26.5 %
  • Français : 1.3 % ; les francophones du Territoire sont représentés par l’Association des francophones du Nunavut.

Vie politique

  • Le chef de l’état du Nunavut et le représentant de la Reine sont des commissaires choisis par le gouvernement fédéral : leur rôle est symbolique, comme dans les autres Territoires.
  • Le chef du gouvernement et ses ministres sont élus par l’Assemblée législative.
  • Les 19 députés à l’Assemblée législative sont élus individuellement.
  • Le budget annuel du territoire est d’environ 700 millions de dollars canadiens qui proviennent presque entièrement du gouvernement fédéral.

Sources

Bibliothèque et Archives Canada

Enclyclopédie Wikipédia

L'encyclopédie canadienne

Parcs Canada

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Bon à savoir

On ne peut pas aller partout sur le globe.

Si on en a la chance bien sûr rien ne vaut l'expérience de terrain.

On peut cependant participer en direct à la vie animale en les regardant agir grâce aux web cams installées de part de le monde, dans des lieux de plus en plus reculés: faites un tour par exemple avec les ours de Katmaï qui se régalent de leur pêche aux saumons, c'est EN CE MOMENT, en juillet, ensuite ils vont sur un autre spot pendant le mois d'août, pour réappaaraître en septembre.

KATMAI NATIONAL PARK, BROOKS FALLS (chutes de la rivière Brooks) en Alaska: http://explore.org/live-cams/player/brown-bear-salmon-cam-brooks-falls#sthash.3KtZvrLx

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Illustration du conte inuit "la femme squelette"Le conte inuit de la femme squelette

Elle avait fait quelque chose que son père désapprouvait, mais dont personne ne se souvenait. Toujours est-il que son père l'avait traînée jusqu'à la falaise et précipitée dans la mer. Les poissons avaient mangé sa chair, dévoré ses yeux. Et elle gisait sous les eaux, son squelette ballotté par les courants.

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