Histoire du Groenland
C’est celle de la survie et de l’adaptation des hommes dans les conditions extrêmes de l’Arctique, pendant trois millénaires.
En 982, les Vikings islandais le découvrent et y restent plus de quatre siècles. Au 13èmesiècle des peuples inuits viennent s’y établir et leurs descendants y vivent toujours. Les autorités danoises en organisent en 1721 une expédition missionnaire. Le Groenland garde un statut de colonie jusqu’en 1953. Le Groenland obtient une autonomie renforcée en 1979. La capitale du Groenland est Nuuk, sur la côte ouest, et il y a 57 000 habitants dans cette contrée du bout du monde.
Spécificité du Groenland
C’est une île recouverte à 80 % de glace, entourée partiellement par la banquise (glace de mer).
Morphologie du Groenland
C’est une énorme cuvette centrale coincée entre deux chaînes montagneuses, à l’est et à l’ouest, pouvant ressembler à :
- Un coquetier avec son œuf ;
- Une glace en cornet ;
- Une pieuvre.
La calotte glaciaire est un inlandsis dont la superficie est supérieure à 50 000 km2
Elle s’est formée il y a trois millions d’années, quand le climat s’est refroidi entre 1 et 2° : le gradient thermique entre l’océan « chaud » et le continent très froid a provoqué le développement de tempêtes de neige.
La neige tassée s’est transformée en glace : sous le poids de la glace, la plaque continentale s’est enfoncée, entraînant la formation d’une large cuvette centrale.
La glace du cœur met très longtemps à atteindre la mer : en profondeur, la glace a plusieurs milliers d’années, ce qui permet le carottage pour l’étude du climat passé.
C’est la température de la base de la calotte glaciaire qui contrôle l’écoulement de la glace : les variations en surface sont amorties et atteignent la base en un temps très long - 60 ans pour atteindre 10 m de profondeur, 60 000 ans pour 3 100 m - : la température de la base est donc celle du dernier âge glaciaire.
Si la totalité de la calotte glaciaire fondait, le niveau des mers s’élèverait de 6,5 m, versus 25 cm pour les glaciers arctiques et 1 mm pour les glaciers alpins.
Les glaciers et la calotte glaciaire fonctionnent comme un compte en banque
- Crédit = accumulation de la neige (chute de la neige) ;
- Débit = ablation de la glace (fonte de la glace).
Les glaciers
Le glacier est une rivière gelée qui s’écoule sous son poids, creusant la vallée, arrachant des blocs de rochers formant les moraines latérales, et une moraine centrale lorsque deux glaciers se rencontrent.
Vers la côte, la vitesse d’écoulement de la glace s’accélère, canalisée par les glaciers latéraux : elle est de plusieurs mètres par jour, jusqu’à 10 mètres en cas de rupture (on parle alors d’un « surge » ou avancée glaciaire accélérée).
Une fois en mer, la langue glaciaire détachée de son lit rocheux, plus légère que l’eau, se met à flotter.
Les blocs de glace s’écroulent dans la mer, dans un bruit de tonnerre : ainsi naissent les icebergs, ces montagnes de glace.
Les glaciers, moins froids que la calotte glaciaire, réagissent plus vite au réchauffement climatique.
Mécanisme de la fonte des glaces
Le glacier est attaqué au niveau de ses trois interfaces :
- L’interface « glace – socle rocheux » : le bas du glacier ;
- L’interface « glace – air » : le haut du glacier ;
- L’interface « glace – eau de mer » : l’avant du glacier.
L’interface « glace – socle rocheux »
Il est responsable de l’écoulement du glacier.
Les forces de frottement et la chaleur émise par la Terre (géothermie), entraînent un dégagement de chaleur responsable de la fonte de la glace avec apparition d’un torrent sous-glaciaire donnant une eau lubrifiante.
Lors des ruptures de pente, apparaissent des séracs : sous la poussée, la langue glaciaire se fragmente.
L’interface « glace – air »
L’air est avant tout un isolant (pour preuve, la technique d’habillement en couches successives, afin de lutter contre le froid).
Le réchauffement saisonnier et le réchauffement climatique global entraînent une fonte localisée de la glace, ce qui associé à l’effet « albédo », accélère ainsi le processus de fonte, avec apparition de lacs, de bédières, de rivières, et de moulins, alimentant ainsi le torrent sous-glaciaire et l’eau lubrifiante.
L’interface « glace-eau de mer »
La poussée d’écoulement du glacier, associée au grand pouvoir de solubilité de l’eau par rapport à l’air et à la circulation de l’eau océanique (courants, marée, houle), entraîne une fonte partielle de la glace, avec fragmentation du front du glacier : le front du glacier est en fait une machine à fabriquer des icebergs (vêlage).
Les icebergs
Ce sont des montagnes d’eau douce, arrachées au glacier, transportant des roches et des poussières, dérivant sur la mer.
En Arctique, ils sont hauts et massifs, mais parfois tabulaires.
Leur volume immergé représente près de 90% de leur volume total : la masse volumique de la glace est de 0,917 kg/dm3, et celle de l’eau salée de 1,025 kg/dm3.
Quand ils sont propres (glace pure), ils ont parfois une couleur bleue, en rapport avec l’absorption différentielle de la molécule H2O, molécule absorbant davantage les longues longueurs d’onde (rouge) que les courtes (bleu) : éclairée par la lumière blanche du soleil, la lumière qui ressort de la glace, privée de ses radiations rouges, paraît donc bleue.
Les icebergs, errant sur l’océan arctique, se retournant au gré des courants et des dislocations successives, sont, pour un temps plus ou moins long, des cathédrales en péril, se sculptant sans arrêt, avant de disparaître.
Contribution de la fonte des glaces à l’élévation du niveau moyen des océans
Le niveau moyen des océans croît d’environ 3 mm par an, en rapport avec :
- La fonte des glaces terrestres de l’Arctique : 40 %
- La fonte des glaces terrestres de l’Antarctique : 15 %
- Si dans un verre rempli à ras-bord de whisky, on rajoute des glaçons, le verre déborde (poussée d’Archimède)
- L’élévation de la température, entraînant une dilatation des océans : 45 %
- La fonte de la banquise arctique : 0 %
Si un verre contenant des glaçons est rempli à ras-bord de whisky, la fonte des glaçons n’entraîne aucun débordement (poussée d’Archimède préexistante